PROENZA SCHOULER

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Il y a deux choses que j’adore dans la vie. Proenza et Schouler. Non en fait 3. Quand mon père me dit “c’est bien ma fille la mode, oui pourquoi pas après tout. Ca te va bien. Mais alors lance-toi dans l’épistémologie de la mode, pour te distinguer des autres. Parce qu’il faut garder à la mode toute sa légèreté mais surtout fuir sa superficialité. » En voila un conseil de Papa, pas spécialement avisé mode du tout, qu’il est bon ! Donc je décrète aujourd’hui que mes trois idoles masculines sont : mon père, Lazaro Hernandez et Jack McCollough. Et pour rendre hommage aux trois en même temps, voici les raisons précises du pourquoi Proenza Schouler me procure autant de bonheur et pourrait vous en procurer tout autant.

Tout d’abord parce que les inspirations des deux jeunes hommes sont saines car a priori antithétiques : la couture française d’un côté avec Dior ou Chanel, le grunge américain de l’autre avec Nirvana. C'est-à-dire l’équilibre parfait entre le grand n’importe quoi, le néo punk destroy et la rigueur et l’élégance frenchie. Et aussi parce que certaines de leurs créations sont nées de l’idée de pliage des petits avions en papier. Une régression créative qui donne des volumes et des détails de coupes symptomatiques parfaits.

Ensuite parce que lorsque les papesses de la mode Suzy Menkes, Hilary Alexander et Anna Wintour ( respectivement du International Herald Tribune, Daily Telegraph et Vogue Us) soulignent de concert, et ce dès les débuts, le talent de ces deux jeunes gens, on s’interroge puis en toute bonne foi on se pâme. Houpette haut perchée, look obsolète ou frange austère ne doivent en rien nous détourner du droit chemin souvent tracé par ces dames avisées de la sphère mode… C’est justement grâce à Mme Wintour, que les deux acolytes décrochent au sortir de la Parson’s School où ils ont réalisé leur collection de lauréats à quatre mains, un job chez le styliste Michael Kors pour l’un et Marc Jacobs pour l’autre. Premiers pas avant que miss « je fais la pluie et le beau temps de la mode » ne s’approprie leur collection entière pour jouer à domicile.

Troisièmement car la sophistication des sonorités incongrues de ce nom Proenza Schouler (prononcer Pro –N –Za-Sko-Leur) est un indice lexical de succès et d’originalité. En réalité il n’est autre que le cumul des noms de jeunes filles de leurs mamans, quel hommage touchant n’est-ce-pas ? Leurs origines justement se situent aux antipodes, et ce sont ces différences fondamentales qui établissent les bases d’un style pourtant très cohérent où le mélange des idées est un moteur. «Seul, chacun de nous ne serait pas aussi fort, explique Jack. Notre duo est enrichissant, car il est fondé sur des différences quasi irréductibles. On est tous les deux américains, mais avec des références si éloignées qu'on n'aurait sûrement pas été copains au lycée!».

En effet Lazaro Hernandez, le petit brun, élevé dans les jupons d’une mama immigrée cubaine découvre la mode dans son salon de coiffure en lisant Harper's Bazaar, Vogue, Elle...:Jack McCollough, le bellâtre aux yeux azur, ado rebelle en dreadlocks, grandit au Japon avant de rejoindre San Fransisco, quittant sa famille de banquiers

Enfin parce que parmi leurs inconditionnelles, on compte Kirsten Dunst, Chloë Sevigny ou Demi Moore, déjà repérées au premier rang de leurs défilés. Messieurs Proenza Schouler aiment habiller les filles mystérieuses disent-ils. Qu’à cela ne tienne, si anonymat peut rimer avec mystère, tout espoir est permis !

Jack et Lazaro sont installés dans leur atelier de Chinatown, où ils écoutent New Order et Joy Division, on les aime d’autant plus pour cela, et quand ils seront grands ils pensent devenir collectionneurs d’art, amateurs qu’ils sont de Rothko, Basquiat, Duchamp, Yves Klein ou Jean Prouvé...

Avec un tel bon goût, dois-je vraiment m’étendre sur celui de leurs collections….Je n’ajouterai donc qu’une chose : les lunettes sont déjà en boutique (Marc le Bihan), les chaussures arrivent au printemps 2009 avec le concours de Guiseppe Zanotti, les sacs seraient prévus pour septembre et une boutique à New York en 2009…

Je n’ai donc plus qu’une question : mais qui va donc me payer le billet pour la grosse pomme?

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